Bénédiction des locaux du Secours Catholique

Lons-le-Saunier
Vendredi 14 octobre 2022 

En remerciant Etienne Delannoy et son équipe pour son invitation, je voudrais, avec le Père William Goyard, curé de la paroisse, saluer chacun d’entre vous, en particulier Monsieur le maire, Madame la députée, l’ensemble des élus présents ou représentés, ainsi que tous les responsables et représentants des associations. Votre présence montre combien nous avons besoin les uns des autres, dans notre diversité, combien tout un réseau associatif est nécessaire, dans la complémentarité de chacune de nos institutions et associations, pour répondre aux multiples défis liés à la précarité dans notre région. Et lorsque nous regardons les perspectives pour les prochains mois, il n’y a pas besoin d’être prophète pour dire que, hélas, nous ne chômerons pas cet hiver. Oui, merci à chacun pour sa présence, surtout pour son action auprès des plus pauvres, des plus petits, des plus fragiles, des plus vulnérables, auprès des migrants.

A travers ce que chacun de nous faisons dans nos associations, par-delà l’aide matérielle que nous apportons, nous voulons aussi donner ou redonner des raisons d’espérer, dans un monde difficile, où l’inquiétude et la peur empêchent beaucoup de nos contemporains d’envisager l’avenir sereinement. Dans mes déplacements dans le Jura, depuis plus d’un an et demi, j’ai repéré quatre types d’attentes qui sont devenus pour moi quatre points d’attention, en particulier pour l’Église catholique dont j’ai la responsabilité dans le diocèse.

Photos © Isabelle Delannoy

Qu’attendent de nous ceux qui viennent frapper à notre porte ou que nous allons rejoindre chez eux ou dans les rues ? Une réponse de qualité à leurs besoins vitaux. Ce premier soin fait en écho à un passage d’Évangile, le chapitre 25 de l’Évangile selon saint Matthieu, que croyants ou non, nous connaissons probablement : j’avais faim, vous m’avez donné à manger, j’avais soif, vous m’avez donné à boire ; j’étais nu vous m’avez habillé ; j’étais un étranger vous m’avez accueilli ; j’étais malade ou en prison, vous m’avez visité. Mais nous ne pouvons pas que répondre à des demandes d’urgence, même si, régulièrement, l’urgence nous mobilise.

La devise du Secours Catholique dit ceci : « ensemble construire un monde juste et fraternel ». Je retiens deux mots : ensemble et fraternel. Nous savons combien cette dimension fraternelle est constitutive de notre action solidaire. Nous expérimentons que ceux que nous servons ont besoin de sentir qu’ils ne sont pas seuls : ils ont besoin de relations, de lien social. Je me souviens de la phrase cinglante qu’une religieuse m’avait lancé à la figure alors que j’étais tout jeune prêtre dans un quartier défavorisé de Lille : « Jean-Luc, les pauvres que tu sers ne sont pas tes clients, ils sont tes frères. Tu as autant à recevoir d’eux, qu’eux à recevoir de toi. » Je n’ai jamais oublié cette leçon. Prenons soin de nos relations fraternelles.

Soin matériel, soin de la relation fraternelle… soin de la planète. Écouter le cri et de la terre et le cri des pauvres, ensemble, car, comme le dit le pape François, tout est lié.  Nous savons bien que les changements climatiques impactent sur la vie de la société toute entière et que nous ne sommes qu’au début de grands mouvements migratoires qui ne vont que s’accentuer. Le pape François nous a ouvert une brèche dans son encyclique Laudato Si’, mais il y a encore du chemin à parcourir.

Soin matériel, soin du frère, soin de la planète, et bien sûr, pour nous chrétiens, mais aussi pour les croyants d’autres religions, nous ne séparons pas ces trois soins d’un quatrième : le soin spirituel. « Les personnes très pauvres sont souvent acculées, dans des situations terribles, à des choix et à des questions radicales, qui peuvent être des questions de vie ou de mort. Tous les jours, ces personnes se demandent pourquoi elles sont là et quelle est leur place. Ce sont des questions cruciales que la plupart d’entre nous cherchent à éviter. » (Etienne Grieu). Prendre soin de son frère c’est aussi prendre soin de son âme, écouter les questions de sens, les questions de foi, et se faire chercheur de Dieu avec eux.

En bénissant aujourd’hui les locaux du Secours Catholique, ce sont ces quatre soins, confiés comme un trésor aux bénévoles : le soin concret de nos frères qui attendent de nous une réponse de qualité, mais aussi le soin de la relation fraternelle, le soin de la planète, et le soin spirituel. Ils sont comme les quatre points cardinaux, quatre points d’appui qui soutiennent notre espérance et notre confiance. Bonne et belle mission à vous. 


Mgr Jean-Luc Garin

 

 

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