Membre de l’Eglise protestante unie de France, Waltraut Clauss, de Morbier, est très engagée dans le mouvement œcuménique.

Vos prénom et nom supposent une origine germanique. D'où êtes-vous originaire et qu'est-ce qui vous a conduit à venir habiter dans le Jura ?

Née le 16 juillet 1940 en Allemagne, arrivée en France en 1946 et naturalisée française, mariée le 1^er août 1959 à Gilbert, artisan menuisier en région parisienne et ne pouvant agrandir son atelier dans cette ville, le hasard l’a fait s’arrêter à Morbier - où, jeune, il avait campé - et il apprit qu’une zone artisanale se créait en 1964, date d’achat de notre terrain avant de venir s’y installer définitivement en 1970.

Vos parents étaient-ils croyants ? Quelle foi confessaient-ils ?

Ma mère était de confession luthérienne et nous a toujours encouragées, mes sœurs et moi à nous engager en Église, aujourd’hui encore, je reste profondément engagée dans l’Église Protestante Unie de France avec passion, joie et foi.

Les principales Églises ne se portent pas bien en Occident. L'indifférence domine, quand ce n'est pas l'athéisme lui-même. La question se pose : quels sont les obstacles à la foi ?

Il est vrai, que notre société actuelle privilégie l’individualisme et le repli sur soi. La foi ne se vit pas qu’en église – le bâtiment, j’entends- ou pendant les moments forts de l’année ; il y a lieu de réfléchir sur la façon dont, aujourd’hui, le message biblique peut toucher chacun à tout moment. Alors, je crois fort à notre comportement, au dialogue, à la transmission – c’est d’ailleurs thème actuel de notre groupe œcuménique.

Dans ces temps difficiles, qu'est-ce qu'un chrétien peut s'autoriser à dire à une personne éloignée de toute vie spirituelle ?

Surtout pas à la juger, pas de prosélytisme ! Lui laisser la liberté de penser tout en l’écoutant et essayant de l’assurer qu’elle a une valeur et lui transmettre la confiance. La suite est dans les mains de Dieu.